Malapascua aux Philippines : une île tournée vers la mer

Malapascua

La petite île de Malapascua est située dans la mer des Visayas, au nord de l’île de Cebu aux Philippines. Elle s’étend sur environ 1,48 km² avec une population d’environ 6 129 habitants.

Administrativement, Malapascua fait partie du barangay Logon de la municipalité de Daanbantayan (province de Cebu). Jusqu’aux années 1990, l’île était surtout réputée pour sa longue plage de sable blanc (Bounty Beach). Depuis le début des années 1990, Malapascua est devenue une destination reconnue pour la plongée sous-marine.

La traduction du nom Malapascua en espagnol est « Mauvaise Pâque ». Selon la tradition locale, l’île aurait reçu ce nom en référence à une tempête survenue lors d’une expédition espagnole le jour de Pâques au XVIe siècle.

Géographie et population

La topographie de Malapascua est modeste : l’île mesure environ 2,5 km de long pour 1 km de large, avec une superficie totale de 1,48 km². Elle comporte huit petits hameaux (villages) répartis le long du littoral, principalement sur la côte orientale. La végétation est typiquement tropicale (cocotiers, palmiers) et le relief reste faible.

Population

Le climat est chaud et humide toute l’année : la température moyenne annuelle avoisine 27 °C, et les précipitations sont plus abondantes pendant la mousson (de juin à novembre).

Les typhons tropicaux frappent parfois l’île ; par exemple, en novembre 2013 le super-typhon Haiyan (Yolanda) a ravagé une grande partie de l’île, détruisant de nombreux bâtiments et recouvrant les plages de débris.

Plage

Du point de vue démographique, Malapascua compte environ 6 129 habitants (2024), ce qui en fait une île très densément peuplée. Historiquement, la population vivait de la pêche artisanale et de l’agriculture vivrière, mais depuis l’essor du tourisme elle dépend majoritairement du secteur touristique. La pêche de subsistance reste néanmoins pratiquée par certains habitants.

La croissance du tourisme a accru les besoins en logements et infrastructures, mais l’île ne dispose pas de port en eaux profondes : seules de petites embarcations peuvent accoster, ce qui limite l’expansion des infrastructures portuaires. La plupart des infrastructures et hébergements (guesthouses, pensions et centres de plongée) sont concentrés dans le village principal de Logon (côte est, Bounty Beach).


Activités touristiques et plongée

La plongée sous-marine constitue l’activité touristique la plus importante de Malapascua. L’île est entourée de récifs coralliens très diversifiés en espèces, où de nombreux centres de plongée accueillent des plongeurs du monde entier. Les sites de plongée locaux offrent une grande variété d’habitats : récifs coralliens, tombants spectaculaires et fonds sablonneux. La principale attraction est sans doute Kimud Shoal (anciennement Monad Shoal), un plateau sous-marin situé à environ 7,8 km de Malapascua.

Chaque matin au lever du soleil, il sert de station de nettoyage pour les requins-renards, qui y viennent se faire débarrasser de leurs parasites par des bancs de poissons. Cette possibilité d’observer quotidiennement les requins-renards est rare ailleurs dans le monde. Récemment, des requins-tigres et des requins-taureaux ont aussi été observés sur les mêmes lieux, tandis que les requins-renards se montrent maintenant sur Kimud Shoal, un site moins profond.

Requin

Un autre site majeur est l’île de Gato, à environ 3 km au nord de Malapascua. Ce sommet sous-marin (profondeur ~24 m) comprend une grotte immergée et une falaise corallienne. On y rencontre fréquemment des requins-citron (requins de récif à pointe blanche) dans une anse abritée, ainsi qu’une grande diversité de petites espèces (crevettes, hippocampes pygmées, nudibranches) dans ses coraux. L’épave dite “Lighthouse Wreck” (ancienne barge japonaise) gît en seulement 3 m de fond à proximité de Logon ; elle offre un site accessible aux débutants, avec une faune variée (pieuvres, poissons-anges, raies et autres invertébrés) qui l’habitent. Enfin, l’épave du ferry Dona Marilyn (98 m), coulé en 1988 lors d’un typhon, constitue un site profond (18–32 m) réputé : elle repose intacte et héberge de grands animaux (raies marbrées, requins de récif, mérous, bancs de poissons) dans un enchevêtrement de corail et d’éponges.

  • Plongée sous-marine : plongées guidées vers les sites de Kimud Shoal, Gato Island et autres spots (épaves, récifs) pour observer requins-renards, raies et autres espèces marines.
  • Snorkeling et plongée libre : observation des récifs peu profonds (par exemple près de Bounty Beach) et des épaves accessibles sans bouteille.
  • Plages : détente sur la plage de sable blanc de Bounty Beach (Logon) ou sur la plage de Langub (côte ouest), avec baignade et farniente.
  • Patrimoine culturel : visite de la petite chapelle de la Vierge de los Desamparados à Logon, objet d’un pèlerinage local annuel au mois de mai.
Site Localisation Caractéristiques
Kimud (Monad) Shoal 7,8 km au large (NE) Plateau sous-marin ; station de nettoyage pour requins-renards
Gato Island 3 km au nord Îlot sous-marin avec grotte ; requins-citron et vie macro abondante
Lighthouse Wreck 0,5 km au large de Logon Épave japonaise en 3 m d’eau ; nombreux invertébrés et poissons
Dona Marilyn (épave) 15 km au nord Épave de ferry de 98 m coulé en 1988 ; coraux et raies
Bounty Beach Côte est (Logon) Plage de sable blanc ; point de départ des plongées

Environnement et conservation

Les récifs coralliens entourant Malapascua sont très diversifiés en espèces mais fragiles. L’ONG locale People and the Sea, fondée en 2015 sur l’île, organise des missions scientifiques régulières (formation d’écovolontaires en plongée) pour étudier ces écosystèmes. Selon ses rapports (2016–2018), les coraux de Malapascua subissent une dégradation liée à plusieurs facteurs : phénomènes naturels (typhons, attaques d’étoiles de mer couronne d’épines) et impacts humains (pêche destructive, ancrage de bateaux, pollution, réchauffement des eaux). Des programmes locaux de surveillance des étoiles de mer couronne sont en place pour limiter leur impact sur les récifs.

La faune marine locale reflète la variété des habitats sous-marins. Outre les requins-renards et raies déjà évoqués, on rencontre dans les eaux voisines des tortues marines (imbriquées, caouannes) ainsi que de nombreux poissons tropicaux colorés (poissons-perroquets, demoiselles, anges, papillons) qui peuplent les jardins coralliens. Sur les sites de récifs et d’épaves, de nombreux invertébrés (anémones de mer, nudibranches, crevettes) et petits vertébrés (seiches, hippocampes pygmées) sont également observés en abondance.


Culture et patrimoine

Les habitants de Malapascua sont majoritairement d’origine cebuano (langue cebuano), comme dans le reste de l’île de Cebu. La culture locale est marquée par le catholicisme. L’île est notamment connue pour la dévotion à la Vierge de los Desamparados (Notre-Dame des Âmes abandonnées). Selon la tradition, une statuette en bois de la Vierge aurait survécu intacte à un incendie en 1890, signe exceptionnel aux yeux des villageois. Cette statue est aujourd’hui conservée dans la chapelle du village de Logon. Chaque année, le 11 mai, une procession et un pèlerinage rassemblent les fidèles autour de cette célébration.

Parmi les autres traditions locales, la pêche artisanale reste pratiquée (avec filets et pirogues traditionnelles) et l’agriculture vivrière (riz, tubercules) complète l’alimentation des habitants. La cuisine locale est très simple : plats de poisson ou de fruits de mer grillés, soupes de légumes et de coco. Le commerce est limité à quelques boutiques d’artisanat et aux équipements de plongée, car le tourisme de plongée demeure l’activité économique majeure.


Accès et informations pratiques

Malapascua n’est desservie ni par un pont ni par un aéroport. Le seul accès se fait par bateau. La liaison la plus courante consiste à rejoindre par la route la commune de Maya, sur la pointe nord de Cebu. Ce trajet depuis Cebu City prend environ 4 heures en bus ou van. Du port de Maya, des bateaux locaux (bangkas) assurent plusieurs rotations par jour vers Malapascua (durée ~30–45 minutes). Les bateaux partent généralement le matin et l’après-midi ; le dernier bateau quitte l’île en fin d’après-midi. En haute saison, il est conseillé de réserver les billets à l’avance pour éviter la rupture de service.

Sur l’île, la plupart des déplacements s’effectuent en tricycles (motos-taxis à trois roues) ou à pied sur les chemins de sable. Le village de Logon (Bounty Beach) concentre la plupart des hébergements (auberges de jeunesse, bungalows chez l’habitant, centres de plongée offrant chambres) ainsi que quelques magasins (épiceries de base, boutiques de plongée). La monnaie locale est le peso philippin (PHP), et il existe quelques distributeurs automatiques à Logon pour retirer de l’argent. Enfin, l’électricité (220 V) et l’eau potable sont disponibles dans la plupart des établissements touristiques, mais des coupures peuvent survenir en cas de tempête.

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